vendredi 26 août 2011

Braqueur de 75 ans tué de Trouville : une façon de se suicider ?

Qu'est-ce qui a pu motiver un septuagénaire à s'improviser braqueur de casino pour un butin de 7.500 euros ? La compagne de l'homme de 75 ans tué jeudi par les gendarmes après avoir attaqué armé d'un pistolet de calibre modeste le casino de Trouville, dans le Calvados, et tiré sur les forces de l'ordre, a donné vendredi sa version idée de cette démarche "rocambolesque" à des journalistes. Elle considère que c'est l'acte suicidaire de quelqu'un de dépressif.
"Il était dépressif. Il parlait depuis un moment de se suicider. Je crois qu'il n'avait pas le courage de le faire. C'est la méthode qu'il a choisie pour passer à l'acte", a déclaré, les yeux rougis, cette femme devant leur domicile à Gacé (Orne). Elle ne l'a "jamais vu manipuler des armes. Je ne savais pas qu'il en avait une", a-t-elle précisé. Selon elle, son compagnon, père de trois enfants dont elle n'est pas la mère, avait "quelques soucis neurologiques" mais ce "représentant" à la retraite "avait arrêté son traitement".

Selon le maire de la commune de 2.100 habitants, cette Gacéenne vivait depuis quatre ans dans une maison individuelle. Evoquant le vieil homme, il a déclaré que "c'était un Parisien tranquille". Un voisin du couple a indiqué avoir été, comme la compagne, entendu par les gendarmes. Pour lui cette affaire est "complètement invraisemblable". Il avait déjà eu un problème de voisinage avec le vieil homme mais "c'était réglé".

Le scénario se précise
Quant aux circonstances du drame, elles ont été corrigées par le parquet général de Caen vendredi : l'homme n'a pas tiré juste avant que les gendarmes ne le neutralisent, contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps. Après avoir attaqué jeudi vers 14h30 le casino de Trouville armé d'un pistolet de calibre modeste, "il a menacé les gendarmes mais il n'a pas tiré sur les gendarmes", a indiqué le substitut du procureur général de la cour d'appel de Caen, rectifiant des informations qu'il avait données la veille selon lesquelles l'homme avait tiré avant d'être abattu par les gendarmes. "Hier il y avait cet élément qui était avancé dans le cadre d'un récit qui n'était pas celui fait par les militaires à l'origine des tirs mortels. Là on a la déposition des militaires. Elle est très précise. Il y a eu menace mais pas de tir en direction des gendarmes", a précisé le magistrat.

Le vieil homme avait durant sa fuite tiré à plusieurs reprises sur les forces de l'ordre. Mais une fois le véhicule avec lequel il était en fuite percuté par les gendarmes, il a seulement menacé les militaires, sans tirer à nouveau, selon le parquet général. L'homme a reçu deux balles, une à l'épaule et l'autre au thorax, "des zones qui normalement ne sont pas létales" selon le parquet général. "Il est très probable que ces tirs aient déterminé le décès de cette personne mais pour une cause que l'autopsie devra déterminer", a précisé le substitut du procureur. Les résultats de l'autopsie devrait être connus en début d'après-midi. Six douilles au total ont été retrouvées à proximité du véhicule : deux balles ont atteint des vitres, deux ont atteint le malfaiteur et deux autres ont été "perdues", selon le parquet général.

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