lundi 13 février 2012

Austérité en Grèce : stop ou encore ?

La population grecque n'en peut plus d'accumuler les sacrifices. D'autres vont pourtant lui être bientôt réclamés. Le parlement est appelé ce dimanche à voter sur un nouveau programme de mesures d'austérité qui est contesté dans la rue et qui divise la classe politique. Si le texte est voté, le Premier ministre Lucas Papademos recevra mandat du parlement pour réaliser les réformes d'austérité demandées par les partenaires européens et créanciers de la Grèce en échange d'un nouveau prêt d'au moins 130 milliards d'euros pour lui éviter la perspective d'une faillite rapide.
Le vote portera aussi sur un programme d'échange d'obligations réduisant sa dette à 120% du PIB d'ici 2020 via l'émission de nouveaux titres de droit britannique, dont la valeur faciale aura été réduite de moitié. Enfin, les députés voteront sur un schéma de recapitalisation des banques grecques prévoyant la possibilité d'une nationalisation douce si elles ne trouvent pas les moyens de se recapitaliser dans le secteur privé dans les mois à venir.
Le "chantage" de la troïka
Ce paquet de mesures qui a reçu le soutien des deux partis au gouvernement de coalition (socialiste et conservateur) a néanmoins provoqué de sérieux remous et fissures, avec la démission de six ministres durant la semaine. Comprenant un abaissement de 22% du salaire minimum (et de 32% pour les jeunes de moins de 25 ans), une dérégulation du marché du travail, réforme des retraites complémentaires, mais aussi des réformes de la fiscalité et de la justice, l'ensemble du paquet est contesté dans les rues grecques à l'appel des syndicats qui dénoncent le "chantage" de la troïka des bailleurs de fonds du pays au bord de la faillite. Pour les syndicats, cette journée de dimanche constitue d'ailleurs le vrai test social puisque les contestataires de tous bords sont appelés à affluer dans le centre d'Athènes en cours d'après-midi, avant de tenter d'encercler le parlement au moment du vote du plan de rigueur.
Si le pays renonçait aux efforts demandés par les bailleurs de fonds et acceptait un défaut de paiement désordonné, l'Etat serait "incapable de payer les salaires, les pensions et de maintenir des services de base comme les hôpitaux et les écoles", a prédit le Premier ministre en expliquant aux Grecs la "responsabilité historique" que prendra le parlement ce dimanche. Le choix d'un défaut de paiement incontrôlé aurait poussé le pays dans un "chaos économique incontrôlable et une éruption sociale" et cette situation aurait "amené lentement ou rapidement à notre sortie de l'euro", a-t-il argumenté.

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