A ce jour, 1838 personnes ont été arrêtées pour leur implication dans les émeutes à Londres, dont moins d'un quart de mineurs (396). Ce premier bilan chiffré des pires violences urbaines qu'ait connues l'Angleterre depuis 30 ans a été fourni dimanche par Scotland Yard, qui a précisé que les émeutes du 6 au 10 août dernier avaient affecté 22 des 32 conseils locaux londoniens. Les violences, qui avaient débuté dans le quartier de Tottenham, s'étaient ensuite étendues à plusieurs autres villes anglaises (Birmingham, Manchester, Liverpool, etc.). A Londres, Scotland Yard a dénombré 3296 délits du 6 au 9 août, la nuit du 10 août ayant été calme dans la capitale tandis que d'autres cités s'embrasaient. Il s'agit essentiellement de cambriolages (1101), atteintes à des véhicules (399) et vols (310). 162 incendies criminels ont été dénombrés.
Les images de violences et d'incendies, très spectaculaires, ont soulevé une indignation considérable au Royaume Uni et ont entraîné une réponse très ferme des autorités. Le Premier ministre David Cameron avait défendu des peines "exemplaires" pour les émeutiers vendredi. Selon Scotland Yard, sur les près de 2000 personnes arrêtées dans le cadre des émeutes, 1049 ont été inculpées, dont 218 mineurs. D'autres statistiques compilées vendredi par le quotidien The Guardian montrent que les peines de prison infligées aux émeutiers sont en moyenne 25% plus longues qu'habituellement.
Des consignes aux directeurs de prison
Plusieurs juristes et défenseurs des droits de l'Homme ont déploré des peines disproportionnées, comme les quatre ans de prison infligés à deux jeunes ayant appelé, sur internet, à participer à des troubles qui n'ont jamais eu lieu. Vendredi, une mère de deux enfants, Ursula Nevin, condamnée en première instance à cinq mois de prison pour avoir accepté deux paires de shorts volés par sa logeuse, a vu sa peine commuée en 75 heures de travail communautaire en appel. Selon des avocats, ce jugement ouvre la voie à bien d'autres révisions en appel de peines jugées disproportionnées.
Autre conséquence de cette répression des émeutes, dix jours après les émeutes, la population carcérale en Angleterre et au Pays de Galles a atteint un nombre record cette semaine. Le nombre total des prisonniers en Angleterre et au Pays de Galles a atteint 86.654, laissant seulement quelque 1500 places disponibles. L'arrivée massive de jeunes sans antécédent judiciaire en prison soulève des interrogations sur leur sécurité, face à des détenus plus aguerris, relevait The Guardian samedi. Selon le quotidien, les directeurs de prison ont reçu pour consigne de "surveiller l'atmosphère et le climat" dans leur établissement. La surpopulation carcérale fait également peser un risque de violences dans les établissements, bien que le ministère de la justice ait précisé qu'il avait les moyens d'accueillir toute personne condamnée par la justice dans le cadre des émeutes.
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