Première personnalité politique à réagir, ce mercredi matin, à l'incendie des locaux de Charlie Hebdo, ravagés dans la nuit par un incendie probablement criminel, l'ancienne ministre Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate et candidate à la présidentielle, a condamné cet acte sur i-Télé. C'est là une attaque qui "manifeste un symptôme de violence", a-t-elle souligné, faisant valoir que "la liberté de la presse et d'expression sont importantes pour notre pays".
Xavier Bertrand, le ministre du Travail et de la Santé, s'est déclaré pour sa part sur RTL "profondément choqué" (...) parce qu'un journal ce n'est pas une activité comme les autres, c'est la liberté d'expression". "Il est nécessaire que tous autant que nous sommes, quelles que soient nos sensibilités, nous condamnions avec la plus grande force ce qui n'est rien d'autre qu'un attentat contre un journal dans un pays qui doit incarner la liberté d'expression", a renchéri le patron de l'UMP, Jean-François Copé, sur Europe 1. Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Ecologie, a estimé que ceux qui ont incendié les locaux de Charlie Hebdo et piraté son site internet sont des "ennemis de la démocratie". François Fillon a fait part de son "indignation" et a demandé au ministre de l'Intérieur que "toute la lumière soit faite" et que "les auteurs soient poursuivis". De son côté, Claude Guéant a appelé "tous les Français à se sentir solidaires" de Charlie Hebdo, "un journal qui exprime par son existence et par sa façon d'être la liberté de la presse".
"Tout à fait répugnant"
Mêmes dénonciations à gauche : "Si c'est un incendie volontaire, c'est tout à fait répugnant, je veux dire ma sympathie mon affection à l'équipe de Charlie Hebdo, je suis sûr que le journal va trouver la force en lui de rebondir", s'est indigné Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche à la présidentielle, sur Europe 1. François Hollande, le candidat socialiste à la présidentielle, a exprimé son "indignation" par un communiqué dans lequel il "adresse toute sa solidarité à ce journal, sa rédaction et ses lecteurs" tout en fustigeant, lui aussi, une "atteinte à la liberté de la presse". Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, s'est dit "révolté" et a proposé d'apporter son aide pour que le journal satirique retrouve de nouveaux murs.
Du côté du monde du journalisme, le Syndicat Professionnel de la Presse Magazine d'Opinion (SPPMO) a dénoncé un "odieux attentat", fustigeant "une atteinte à la liberté de pensée". Quant à Nicolas Demorand, directeur de la rédaction de Libération, il a invité les journalistes de Charlie Hebdo à s'installer dans les locaux de son quotidien. Et du côté des associations, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, a voulu défendre "l'idée d'un droit au blasphème. Nous avons le droit dans un pays de liberté de la presse de dénoncer les dogmes de toutes les religions". Il s'est toutefois voulu prudent sur les responsabilités : "On ignore si c'est une provocation des intégristes islamistes ou des provocateurs d'extrême droite, l'enquête le dira".
Alors que le journal avait déjà reçu des menaces lors de la publication des caricatures de Mahomet en 2006, qui avait fait scandale, et avait de nouveau reçu des messages menaçants à propos de son numéro de cette semaine ayant intronisé Mahomet "rédacteur en chef" pour "fêter la victoire" du parti islamiste Ennahda en Tunisie, le président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Moussaoui, a lui aussi "condamné fermement" l'incendie de Charlie Hebdo si son caractère criminel est confirmé. "Tout en étant vigilant sur l'origine de l'incendie", a souligné le président du CFCM. Il a par ailleurs jugé la Une de cette semaine, avec une caricature de Mahomet, moins "violente" que celles que l'hebdomadaire satirique avait publiées en 2006.
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