vendredi 16 septembre 2011

Les Européens bientôt privés de crédits ?

Alerte à la crise du crédit en Europe ! La dette à laquelle sont confrontées les économies de la zone euro pourrait avoir des conséquences graves sur les économies "réelles" européennes, largement assujetties à la consommation qui fonctionne elle-même grâce aux crédits.
Dans des documents préparés par des hauts responsables financiers européens en vue de la réunion Ecofin des 16 et 17 septembre en Pologne, il est fait mention d'un "risque de cercle vicieux entre la dette souveraine, le financement des banques et la croissance négative", qui pourra provoquer un gel du crédit. En clair, ce document de travail fait état d'une contagion de la crise de la dette souveraine de certains pays au système bancaire européen, qui toucherait in fine les consommateurs avec un assèchement de l'offre de crédit. "Tandis que les tensions sur le marché de la dette souveraine se sont intensifiées et que les risques de financements bancaires ont augmenté pendant l'été, la contagion s'est propagée sur les marchés et les pays et la crise est devenue systémique." Ces documents, où les risques sont soulignés avec des termes inhabituellement énergiques et qui critiquent sévèrement certains pays pour ne pas avoir aidé des banques faibles, illustrent le degré d'inquiétude qui a saisi les capitales européennes au sujet de la crise financière.

Dans le texte, préparé par le très influent Comité économique et financier changé de préparer le programme des discussions entre les ministres des Finances de l'Union européenne, figure un vigoureux appel à la recapitalisation des banques fragilisées, notamment celles qui sont exposées aux pays en difficulté. Le document se montre notamment très critique envers certains pays comme l'Espagne, accusée de ne pas agir assez énergiquement pour le renforcement de ses banques après les mauvais résultats obtenus aux tests de résistance. Ce qui est en jeu, écrivent les membres du comité, c'est une nouvelle crise du crédit.

"Renforcer le financement de banques"
Dans ce texte, daté du 13 septembre, il est précisé que "les effets de débordement" pourraient "nourrir une dangereuse spirale négative entre le secteur financier et les secteurs de l'économie réelle ou les problèmes de financement (...) l'aversion au risque (...) pourraient conduire à un désendettement des banques, phénomène qui provoquerait à son tour, dans certains Etats membres, une crise du crédit". Jugeant que la crise budgétaire "entre dans une nouvelle phase", le document souligne la difficulté des banques à emprunter. "En dépit du renforcement considérable des positions en fonds propres comparé à leur niveau de 2008-2009, les banques européennes ont dernièrement été confrontées à des difficultés de financement, résultant entre autres de tensions sur le marché des liquidités, de spreads élevés sur le marché secondaire, et pour certaines banques européennes, de difficultés croissantes à accéder au financement de leurs homologues américaines", lit-on encore.

Pour contrecarrer la perte de confiance dans les banques européennes, les responsables du comité soulignent qu'un "nouveau renforcement des ressources des banques est recommandable". "Ceci est important pour les banques qui n'ont pas passé les tests de résistances, mais aussi pour celles qui l'avaient réussi mais avec des niveaux de capitaux proches du seuil requis", poursuit le rapport.

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